Article rédigé par l'équipe scientifique de Vulcania en partenariat avec La Montagne.

À première vue, les météorites, ces pierres tombées du ciel, paraissent bien anodines. Pourtant, ces fragments d’astéroïdes, au-delà de leur aspect parfois étrange, transportent avec eux nombre d’informations qui élargissent notre connaissance du lointain passé de notre environnement cosmique. Car ces roches portent en elles les tout premiers matériaux apparus dans notre système solaire. Certaines renferment même des molécules qui pourraient être à l’origine de la vie sur Terre. Parallèlement, leur rôle dans l’évolution biologique apparaît toujours grandissant : ainsi les accuse-t-on d’une extinction massive des dinosaures.

Les météorites n’ont cessé d’alimenter l’imagination de l’homme face au ciel. Illuminant les rêves ou semant la panique, généralement discrètes mais, occasionnellement, actrices de catastrophes planétaires, ces pierres célestes ont bien des choses à raconter, sur le cosmos, sur la Terre et aussi sur nous-mêmes, qui sommes pétris de la même poussière d’étoiles. Longtemps entourée d’un halo de crainte et de mystère, l’origine céleste des météorites s’affirme à la fin du XVIIIe siècle, notamment grâce au rapport du français Jean-Baptiste Biot, envoyé par le gouvernement pour étudier une « pluie » de météorites tombées à L’Aigle, en Normandie, le 26 avril 1803. À partir de ce moment-là, elles seront définitivement reconnues comme des objets extraterrestres. Tout fragment rocheux extraterrestre qui franchit le bouclier atmosphérique et s’écrase au sol porte le nom de météorite. La chute de pierres célestes est un phénomène banal et, de mémoire d’homme, ce phénomène n’a jusqu’ici fait aucune victime humaine.

Les météorites tombent partout sur la planète, sur les continents comme dans les océans, en France comme ailleurs, dans le Massif central comme dans les Vosges. Mais les principaux sites de collecte sont des régions où elles se repèrent facilement, comme les déserts de sable (Sahara) ou de glace (Antarctique).

Les météorites font donc partie des plus anciens matériaux connus du Système solaire. Trois principales catégories sont identifiées : les météorites « pierreuses », les plus fréquentes, et souvent les plus primitives ; les météorites « métalliques », essentiellement composées de fer et issues du cœur d’anciens astéroïdes depuis longtemps disloqués ; et de rares météorites présentant un mélange des deux. Les météorites métalliques sont les seuls échantillons de matière disponibles pour obtenir des renseignements sur le noyau qui occupe le cœur de la planète Terre, de composition probablement similaire.

Les fugaces étoiles filantes ne sont que des grains de poussière cosmique qui entrent à grande vitesse (20 à 70 km/s) dans l’atmosphère. Ils se volatilisent, brûlés instantanément quelques dizaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. En ionisant les molécules de la haute atmosphère sur leur trajectoire, ces grains laissent derrière eux une longue traînée brillante et fugitive. Observable de nuit, ce phénomène lumineux, appelé météore, est aussi connu, dans le langage populaire, sous le nom d’étoile filante. Croisant l’orbite d’anciennes comètes à certaines périodes de l’année, la Terre rencontre de grandes quantités de ces grains : il se produit alors de véritables « pluies » d’étoiles filantes.

D’où viennent tous ces blocs rocheux qui tournent au-dessus de nos têtes ?

Mis à part quelques fragments de comètes, la plupart des météorites trouvent leur origine dans la Ceinture principale d’astéroïdes, un anneau constitué de milliards de blocs de toutes tailles tournant autour du Soleil, entre les orbites de Mars et de Jupiter. Il s’agit probablement des restes de la matière initiale qui n’a pas pu s’agréger en planète lors de la formation du Système solaire. Le plus gros objet connu de cette ceinture est Cérès, qui fait près de 1.000 km de diamètre ! À tel point qu’il a changé de catégorie : il fait maintenant partie de la famille des « planètes naines », avec Pluton qui, à l’inverse, fut retirée de la liste des planètes en 2006.

Dans leur ronde sans fin, ces blocs de roche, perturbés par l’attraction de la planète géante Jupiter toute proche, en viennent parfois à s’entrechoquer ou à dévier de leur orbite. Certains astéroïdes se fragmentent, d’autres sont tout ou partie éjectés de cette ceinture, pour entamer dès lors une errance solitaire suivant une trajectoire indépendante. Parfois ils entrent en collision avec la Terre ou une autre planète, criblant leur surface de cratères. Contrairement à la Lune, la Terre efface ces traces d’impact par l’action de l’érosion et la tectonique des plaques.

Repères

  • Les astéroïdes sont des corps rocheux ou métalliques « débris » résultant de la formation du Système solaire. Ils se situent pour la plupart entre Mars et Jupiter.
  • Les météorites sont des fragments d’astéroïdes qui, après avoir traversés l’atmosphère, percutent la surface de la Terre.
  • On estime qu’entre 500 et 1.000 tonnes de météorites tombent chaque jour sur l’ensemble de la Terre. Heureusement, l’essentiel arrive au sol sous forme d’une « pluie permanente » de minuscules poussières…
  • 12 et 13 août, pluie d’étoiles filantes. Comme chaque année, la Terre traverse en été le sillage de poussières abandonnées par la comète Swift-Tuttle. Le superbe essaim d’étoiles filantes des Perséides qui naît de cette rencontre permet parfois d’observer une centaine de météores par heure.
  • La plus grosse météorite tombée en Europe. Trouvée en Suède, elle s’appelle Muonionalusta et pèse plus d’une tonne. Elle détrône La Caille (626 Kg), qui passe au deuxième rang européen.

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